Gaillac était le point de départ de la navigation et port d’embarquement. C’est à partir du Quai Saint Jacques que les bateaux partaient pour Toulouse ou Bordeaux en suivant le Tarn puis la Garonne. En chemin les embarcations desservaient les ports des villages ou bastides en aval de Gaillac. Le Tarn était indispensable pour les transports de masse et assurait le débouché indispensable aux denrées agricoles et au charbon de Carmaux. En retour, le trafic de remonte amenait dans la vallée des produits chargés à  Bordeaux.

Au XVIIIème : Il existe 13 chaussées ou digues entre Albi et la Garonne dont 2 à l’aval de Gaillac dans le département du Tarn : Lisle-sur-Tarn et Rabastens. Ces dernières retiennent les eaux et empêchent la rapidité de leur écoulement ce qui est favorable à une navigation plus calme et moins dangereuse.

La voie d’eau est le seul moyen d’assurer un commerce de masse. Mais la navigation est difficile sur le Tarn pour plusieurs raisons :

– Le Tarn est capricieux, ses crues sont violentes, le niveau d’eau est aléatoire entre les périodes de basses et de hautes eaux.
– La guerre d’influence entre les meuniers et les maitres-bateaux.

Au XIXème siècle : De nombreux projets d’aménagements de la rivière ont émergé pour améliorer la navigation. Les investigateurs voient en la rivière le seul moyen économique d’exporter les richesses du territoire.

– Les projets simples : draguer des passes, transformer les passelis en écluses. Rendre la navigation existante plus aisée et allonger le parcours navigable jusqu’à Albi, voire en amont. Quelques noms : Sieur Larosine, Jacob Alsen (hollandais), M. De Solages (propriétaire des mines de Carmaux) …

– Un projet audacieux : pour ne pas à avoir à composer avec un Tarn capricieux, voire dévastateur (crue de 1766), certains ingénieurs ont préconisé de creuser un canal latéral de Gaillac à Albi ou jusqu’au Saut de Sabo.

– Les projets ambitieux : d’autres sont partisans d’aménagements en  vue de développer la navigation jusqu’à Albi, Saint-Juéry, voire Millau (idée d’une jonction avec le Canal du Midi).

Malgré des aménagements réalisés entre Gaillac et Albi au début du XIXème siècle, en 1845 la navigation est quasi-nulle en amont de Gaillac.

C’est donc surtout durant le XVIII° et le début du XIX° siècle que la navigation sur le Tarn connaît son apogée. Les importants travaux entrepris sur le Tarn pendant le second empire ont permis la création ou l’aménagement de chaussées, l’installation d’écluses et la remise en état des chemins de halage. Cependant l’avènement du chemin de fer (ligne Toulouse Albi) en 1864 réduira considérablement l’activité fluviale et annoncera l’immuable déclin de la navigation sur le Tarn.

En 1926 le Tarn est déclassé de la nomenclature des voies navigables (comme sa jumelle la rivière Lot) et la navigation s’arrête.
Aujourd’hui quelques vestiges de la navigation résistent encore aux aléas et aux caprices de la rivière. Ainsi, au fil de l’eau découvre-t-on quelques traces du prestige d’antan de la rivière Tarn :

– Les ports des bastides
– Le quai Saint Jacques à Gaillac
– Les écluses
– Des portions du chemin de halage…