La rivière Tarn a accumulé dans son lit des milliers de tonnes de sables, de graviers issus de l’érosion de son bassin versant. L’accumulation de ces matériaux s’est effectuée pendant des millénaires et a permis la formation de plages de galets, de bancs d’alluvions tout le long du tracé de la rivière.

C’est dans ces accumulations mais aussi dans le fond de la rivière que pendant plusieurs décennies les exploitants extrayaient à la main d’abord (pêcheurs de sable), à la pelle mécanique ensuite, les granulats du lit du Tarn.

L’essor de l’extraction des granulats date des années 1950, période de reconstruction de l’après seconde guerre mondiale. La rivière Tarn a fait l’objet d’une exploitation permanente et intensive à partir des années 1960, du fait de la mécanisation des installations et de l’aménagement de la « route des tunnels » sur le tracé de l’ancienne voie ferrée. Ces extractions ont également permis la construction dans le département du Tarn mais aussi de toute la région.

Pour la construction de l’autoroute A68 en 1992, des centaines de tonnes de granulats ont été nécessaires. Les sables et graviers ont été prélevés sur les rives du Tarn. Ce sont les gravières que l’on peut encore observer sur les communes de Loupiac ou Couffouleux notamment.
Grâce aux différentes estimations réalisées sur les extractions passées, il est possible d’estimer qu’au total, en une quarantaine d’années, les matériaux prélevés dans le lit de la rivière ou sur les berges représentent un volume compris entre 2 et 3 millions de mètres cubes. Ce qui représente l’équivalent du transport solide de 20 crues centennales (comme celle de 1930).

En raison des effets des extractions de granulats sur la rivière (augmentation des phénomènes d’érosion du fond et des berges, diminution des capacités d’autoépuration…), la Loi sur l’Eau réglemente sévèrement l’extraction de matériaux dans le lit mineur des rivières. Tout projet de ce type est ainsi soumis à autorisation préfectorale.